LE TIR


Un véritable sport, cultivant le calme et la détermination:
Le tir sportif à l'arme de poing (pistolet ou révolver) est un sport très intéressant, qui demande un très grand contrôle du corps et de l'esprit. Ce sport requiert en effet, un peu à la manière d'un art martial, une grande concentration et pas mal de technique, et ce, dans un environnement plutôt agressif (fortes détonations, recul de l'arme, danger de mort associé etc). Nerveux s'abstenir, car la sanction sera immédiate: vous ne toucherez pas la cible.
Tirer, c'est concentrer toute son agressivité et sa volonté sur un point précis, l'objectif. Les professionnels disent: "L'immobilité dans le mouvement". Pour l'atteindre l'objectif, il faut être absolument calme et immobile, tout en maintenant l'arme avec force. Le départ de la gachette, doit être aussi léger que le déclic d'une ouverture de coffre-fort. De plus, le tir au gros calibre est un vrai exercice physique.


ES DIFFERENTS TYPES D'ARMES :


Les révolvers possèdent un barillet de 6 à 8 coups (comme les armes de "coyboys"), alors que les pistolets possèdent un chargeur de 10 à 30 coups, qui s'insère dans l'arme par le bas de crosse (c'est une arme de type "militaire"). En général, les révolvers sont plus puissants et plus précis que les pistolets, mais ils possèdent moins de coups, et leur rechargement est beaucoup moins rapide. Le pistolet est semi-automatique, c'est à dire qu'après avoir tiré une balle, il est automatiquement réarmé.



ES POSITIONS

POSITION DEBOUT

Pistolet (cas d'un tireur droitier)


Position debout au pistoletPosition de base: Ecartement des pieds voisin de la largeur des épaules; poids du corps également réparti sur les deux jambes; épaules, bras et main gauches décontractés (main gauche dans une poche ou dans la ceinture); bras droit allongé dans le plan des épaules et coude verrouillé sans crispation; tête droite.

Prise en main du pistolet: La main gauche tenant l'arme par le canon aide à placer fermement la crosse dans la fourche formée par l'index et le pouce de la main droite. Cette dernière se referme sur la crosse de manière que la paume soit entièrement à son contact. L'ensemble formé par le médius, l'annulaire et l'auriculaire s'enroule autour de la poignée et la maintient sans crispation. Le pouce repose naturellement sur le côté de l'arme. L'index est libre.

Carabine

Positions debout à la carabinePosition de base: Ecartement des pieds voisin de la largeur des épaules ou du bassin, poids du corps également réparti sur les deux jambes; muscles des cuisses et des jambes toniques; la ligne d'épaule effectue une rotation latérale vers la gauche afin d'amener l'arme dans l'axe de la cible; ventre légèrement en avant, abdominaux toniques, le blocage du bassin participant activement à la stabilité recherchée; tête légèrement inclinée vers l'avant sans que la vision soit gênée.

Prise en main de la carabine et épauler: L'épaule droite enveloppe sans crispation la crosse , le bec de celle-ci, en venant s'encastrer sous le tendon du grand pectoral (entre le pectoral et le deltoïde, juste à coté de l'aisselle). Le bras gauche s'appuie sur le thorax, le coude se reposant lui si possible sur la crête de l'os iliaque (sommet du bassin). Par l'intermediaire de l'avant-bras plié et de la main gauche placée sous le fût, il sert d'appui à la carabine qu'il supporte à 100%. Le bras droit est décontracté. La main droite maintient la poignée pistolet sans crispation. La tête s'appuyant sur ce dernier de son poids mais SANS EFFORT NI CONTRAINTE SUR L'ARME.

POSITION A GENOUX

Position à genoux à la carabineLe poids de l'ensemble corps-carabine est réparti sur trois points d'appui au sol: le pied gauche, le genou droit, la pointe du pied droit et l'articulation de la cheville reposant sur le coussin.

L'épaule droite et le genou gauche sont dans l'axe de la ligne de tir. Le pied gauche repose bien à plat sur le sol, la jambe gauche pliée de telle manière que le pied soit à l'applomb du genou. Les cuisses forment un angle d'environ 60%. Le genou droit s'appui au sol, la jambe droite de telle manière que le tireur soit assis sur son talon. Le bras gauche sert de support à l'arme par l'intermédiaire de la fourche de la main gauche et du coude gauche. La bretelle est autorisée. L'épaule droite enveloppe la crosse sans crispation. La main droite maintient l'arme, toujours sans crispation parasitaire, par l'intermédiaire de la poignée. La tête repose normalement sur le busc dans une position susceptible de faciliter le travail de l'oeil mais sans inclinaison latérale.

La colonne vertébrale est relâchée ainsi que les épaules. Rechercher une sensation de lourdeur.

La bretelle facilite le maintien de l'arme en fixant l'avant-bras de soutien.

POSITION COUCHÉ

Il convient de rechercher une sensation de pesanteur de l'avant de l'arme. Laquelle, dans chaque position doit se trouver placée naturellement dans l'axe du tir sans qu'un effort quelconque ne soit nécessaire pour en modifier l'alignement.

En appui sur les coudes, le corps repose presque entièrement sur le sol. Le polygone de sustentation est le plus vaste pour la plus basse position du centre de gravité. Cette position permet une grande stabilité. C'est d'ailleurs pourquoi, dans cette discipline, il n'est plus exceptionnel de voir des tireurs réaliser des scores parfaits de 600 points.

Position couché à la carabineL'axe du corps forme un angle allant de quelques degrés à environ 35 degrés avec l'axe de tir.

La jambe gauche est étendue et relâchée.

La jambe droite peut être légèrement repliée de façon à dégager l'abdomen de son appui au sol, facilitant ainsi la respiration. Elle aussi est relachée.

Le bras gauche sert de support à l'arme par l'intermédiaire de la fourche de la main gauche et du coude gauche qui s'appuie au sol.

Le bras droit est décontracté au maximum. Le coude doit reposer au sol, la main enveloppant la poignée de la crosse.

La tête est redressée mais non cambrée, la joue s'appuyant sur le busc de la crosse. Elle joue le même rôle qu'à genou et universellement utilisée.

E LACHER

Au pistolet comme à la carabine, le lâcher est un des moments essentiels du tir.
C'est en tout cas le premier élément à travailler. Le lâcher désigne l'action qui provoque le départ du coup.


A: Amorcage
B: Charge
C: Balle
D: Queue de détente
E: Gâchette
F: Percuteur
1: Action physique
2, 3, 4: Actions mécaniques

Idéalement, un bon lâcher est celui qui laisse l'arme stable au départ du coup.
Position de l'index sur la queue de détente

Le contrôle de la traction par l'index sur le levier de détente s'oppère par l'intermédiaire des sensations ressenties au niveau du point d'appui de l'index.

Phase négativePhase positiveLa partie la plus innervée et donc la plus sensible de l'index se situe au niveau de la pulpe de la 3e phalange. C'est à ce niveau que l'index doit être au contact de la queue de détente.

La position de l'index peut varier légèrement en fonction du type d'arme utilisée. Il faudra néanmoins respecter la règle suivante lors de l'initiation : l'index au moment du départ du coup devra être en "phase positive".

Perception de la détente

La résistance opposée par la détente à la traction de l'index est variable en fonction de l'arme utilisée. De l'ordre de 100 grammes (voir nettement moins chez certains tireurs de haut niveau qui peuvent descendre à moins de 10 grammes) à 200 grammes chez le débutant à la carabine 10 M. Cette résistance est réglable sur la plupart des armes pour permettre au tireur de moduler son lâcher. Ainsi elle est généralement de 1500 grammes minimum à la carabine gros calibre (300 M), de 1360 grammes pour au pistolet gros calibre homme et de 1 kilo au pistolet sport dames.

Un système de détente est un ensemble de pièces mécaniques complexes qui répondent à des contraintes de plusieurs types :
  • lois mécaniques
  • exigences des règlements
  • choix des constructeurs.

Les différents types de lacher (en pression, par paliers ...) ne sont pas développés dans cet article.

Le tireur se trouvera donc confronté, suivant la discipline qu'il pratique, l'arme dont il dispose ou le réglage qu'il lui applique, à différents types de détente ; chacun correspond à des sensations et des choix techniques différents.


A VISEE

La visée c'est l'action par laquelle sont alignés, par rapport à l'oeil du tireur, les instruments de visée de l'arme et le visuel de la cible. Le visuel étant le cercle noir central sur lequel sont inscrits les points comme sur un jeu de fléchettes.

Les organes de visée et leur utilisation

Définitions


Ligne de mire : le segment de droite qui relie les 2 points de repère fixes par rapport au canon s'appelle la ligne de mire. Prendre la ligne de mire consiste à placer celle-ci de telle manière que l'oeil se trouve dans son prolongement.

Ligne de visée : c'est la ligne imaginaire qui relie l'oeil à l'objet visé.

Les points de repère fixes par rapport au canon s'appellent instruments de visée. Le point avant s'appelle le guidon, le point arrière hausse (ou dioptre pour une carabine). La viséeLeurs caractéristiques sont telles que l'on peut les classer, d'une façon générale, en 2 catégories : les visées ouvertes (pistolet) et les visées fermées (carabine). Un troisième type de visée, la visée optique, est utilisée à la cible mobile, mais ne relève pas de la technique de base.

Le visuel est ici flou pour imaginer les conditions réelles de tir puisque, hormis chez les jeunes enfants jusqu'à douze ans environ, il est impossible à un adulte d'accommoder à la fois ligne de mire et visuel. Comme la ligne de mire est toujours privilégiée, le visuel reste systématiquement flou au moment précis du départ du coup.


Avantages Inconvénients
Visée ouverte Prise de visée Manque de finesse
Visée fermée
avec dioptre et
guidon à trou
Facilité de conception pour un débutant
Finesse de la visée
Erreurs plus visibles
Tremblements très sensible

La pédagogie de la visée

La visée, notamment à la carabine, est la partie de la technique que le débutant appréhende le plus facilement. Un schéma suffit généralement à expliquer ce que le tireur doit chercher à voir. La pédagogie de la visée consiste donc surtout à détailler les fautes classiques à éviter et à donner les informations pertinentes quand au choix des instruments de visée (diamètre ou largeur du guidon, etc...) Ce sont ces notions que nous allons passer en revue.

A- L'erreur angulaire est une erreur qui, au cours de la visée, consiste à décaler un des 2 points de repère (guidon ou hausse) par rapport à la ligne de visée. L'écart en cible sera souvent important car égal à l'erreur angulaire multipliée par le rapport distance de tir / ligne de mire. Cette erreur est fréquente et très sensible avec les visées ouvertes. Il ne faut jamais lâcher dans ces conditions.

La visée A: Visée Type

B,C,D,E,F: Exemples d'erreurs angulaires


B- L'erreur parallèle consiste, tout en gardant les points de repère bien positionnés entre eux, en un décentrage de ceux-ci par rapport au visuel. Même si cette erreur semble souvent fréquente, ses conséquences sont moins importantes que celles d'une erreur angulaire.

Accommodation

Il faut bien différencier, ce qui n'est malheureusement pas encore souvent le cas, l'accommodation chez l'adulte et chez l'enfant. La plasticité visuelle particulièrement étonnante de nos chères têtes blondes entre 9 et 12 ans rendant caduque la théorisation valable chez l'adulte.

Chez l'adulte

L'oeil n'a plus la faculté, contrairement au jeune enfant, de former une image nette de 2 objets dont l'un est situé près de lui et l'autre lointain. Il ne peut donc accommoder à la fois sur les instruments de visée et sur la cible. S'il accommode sur la cible, les instruments de visée deviennent flous et il est alors impossible d'orienter correctement la ligne de mire, d'où un tir "dans les bâches" assuré, sauf si intervention du Saint Esprit. Par contre, si l'oeil accommode sur les instruments de visée, la cible devient floue mis il est possible d'orienter correctement la ligne de mire vers une cible mal définie. Il est donc indispensable, pour effectuer une visée correcte de voir de façon nette les points de repère de la ligne de mire. Ce qui se passe en réalité est un processus d'accommodation très rapide de va-et -vient entre la cible et les appareils de visée. L'important est qu'au moment du départ du coup ces derniers soient nets.

Marge de blanc

Les cibles sont habituellemnt constituées d'un carton blanc zoné et portent en leur centre un visuel noir également zoné, destiné à faciliter la visée. Il serait logique de viser le centre du visuel (au pistolet) ou d'utiliser un guidon qui cerne exactement l'image du visuel (à la carabine) pour atteindre le 10 central. Mais dans ce cas les instruments de visée de l'arme, qui sont noirs, se détacheraient mal sur le noir du visuel Au pistolet, il est donc préférable de règler son arme pour toucher plus haut que visé et voir se détacher parfaitement les instruments de visée sur le fond blanc du carton. A la carabine, il faut choisir un guidon qui laisse apparaître une bonne marge de blanc.

N SPORT FACILE ?

Trois principales composantes ont servi et servent encore de trame à l'approche française du tir sportif :

  • Inhibition-renforcement
  • Utilisation des circuits inconscients
  • Optimisation de la consommation d'énergie.

C'est en suivant ce synopsis, chacun à leur manière car chaque tireur trouve sa propre voie, que les meilleurs tricolores ont éclaté sur le plan international.


Coordination

Le lâcher doit s'effectuer dans la période de temps où la stabilité et la visée sont satisfaisantes. Ce laps de temps est représenté ci-dessous par le segment AB.


Paradoxe du tireur

Ajoutons quelques caractéristiques communes au pistolet et à la carabine :

  • Les pieds doivent être posés bien à plat sur le sol. Toute contraction des orteils indique que le tireur est en train d'exercer des tensions musculaires afin de compenser une bascule, si légère soit-elle, du corps dans le sens avant. C'est la récupération de ce déséquilibre avant qui engendre un mouvement permanent de bascule de grande amplitude.
  • Le bassin doit être placé afin "d'asseoir" littéralement le centre de gravité. Un bassin stable et bien fixé est une des données primordiales pour verrouiller la position du tireur et gommer toutes les contractions parasitaires qui peuvent être issues des membres inférieurs. Devenu "homme tronc", le tireur n'a qu'à se concentrer sur la partie dorsale qui va jouer un rôle essentiel.

En effet, un des paradoxes difficiles à gérer que rencontre très vite le tireur, pistolier comme carabinier, est d'avoir à combiner une position très tonique au niveau des membres inférieurs avec un bassin avancé (donc contracté) et un relâchement le plus optimal possible de la partie supérieure du corps, notamment au niveau dorsal.

Si un bon placement ou gainage du bassin sur les jambes bien positionnées assure, pour l'essentiel, la fixation du centre de gravité, il joue également le rôle d'un filtre atténuant et absorbant la plupart des inévitables petits mouvements de contractions musculaires provenant des membres inférieurs. Certaines de ces vibrations passent et se répercutent par la colonne vertévrale. Si le tireur est contracté, surtout au niveau des muscles transversaires-épineux qui participent grandement aux mouvements de rotation du buste, ces vibrés sont considérablement amplifiés et toute la stabilité latérale s'en trouve perturbée.


Extraits de Tir Sportif (Ed: Robert Laffont)





QUELQUES LIENS :

http://www.multimania.com/gunside
http://www.chabaut.com/
http://www.netaphore.com/guns/links.html